Pour mener à bien ses différents contrats, les ingénieurs, techniciens et ouvriers de la Dominion Bridge Company travaillent non seulement à la réalisation des biens destinés aux clients, mais également à concevoir les composantes de l’usine ainsi que les outils et équipements répondant à leurs besoins.
La Dominion Bridge Company se spécialise d’abord dans la construction de ponts, plus spécifiquement ceux à structure d’acier. Dans ce domaine, ses débuts sont impressionnants. En 1883-1884, l’entreprise obtient le mandat pour la construction d’un pont de type cantilever à poutres inégales devant être installé au-dessus des chutes Reversing à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. En 1886, la construction du pont ferroviaire Saint-Laurent, entre Lachine et Kahnawake s’inscrit également parmi les premières grandes réalisations de l’entreprise. Entre autres, l’entreprise construit le pont interprovincial Alexandria en 1900, reliant Ottawa en Ontario, à Hull, au Québec. La Dominion Bridge Comany, en partenariat avec la Canadian Bridge de Walkerville, formeront la St.Lawrence Bridge Company qui obtient le contrat de construire le pont de Québec, qui sera complété en 1917. De plus, la Dominion Bridge Company réalisera les structures pour les ponts Jaques-Cartier (1925/30) et Mercier (1932/34) à Montréal. Le premier a rapporté à l’entreprise 7 millions de dollars, ce qui en avait fait le plus important de son existence.
Diversification
Au tournant du 20e siècle, la technologie derrière les structures d’acier permet dorénavant d’envisager des édifices en hauteur ce qui fait qu’en 1910, on doit procéder à l’agrandissement de l’atelier d’usinage afin de répondre à la demande pour ce type de structure.
Dès lors, les contrat se multiplient : l’édifice Sun Life (1913/31), le Mount Royal Hotel (1922), le Forum de Montréal (1924), l’édifice Banque Royale du Canada (1927/28), le Bell Telephone Building (1927/29) et l’Architect Building (1930/31), pour n’en nommer que quelques-uns.
Les équipements pour les centrales électriques, mais aussi de la machinerie comme des grues, des tables tournantes ferroviaires et autres, s’inscrivent également au catalogue de la compagnie.
L’entreprise s’engage en plus dans le secteur ferroviaire, réalisant plusieurs commandes notamment pour la Compagnie du chemin de fer Canadien Pacifique (CP). S’occupant d’abord du remplacement des ponts à chevalets, l’entreprise fabrique à compter de 1904 des moteurs pour répondre à la demande des réseaux ferroviaires. Ce partenariat entre les compagnies ferroviaires et la Dominion Bridge Company se manifestera d’autant plus dans la cadre de la construction des grandes gares et des hôtels appartenant à ces entreprises.
Avec la fin de la modernisation du réseau ferré canadien ainsi que la mise en place du réseau routier, puis autoroutier national répondant aux besoins de la voiture, la production de l’usine Dominion Bridge Company migrera vers les infrastructures routières.
Par ailleurs, en temps de guerre, l’entreprise deviendra entre autres fournisseur de munitions et de chaudières pour les cargos en modifiant ses opérations pour participer à l’effort canadien. Pour répondre à cette diversification la Dominion Bridge Company a fondé durant la Première Guerre deux filiales, soit la Montreal Ammunition Co. et la Dominion Copper Products Company. Au cours du second conflit mondial, l’usine assura la production de parties de coques pour les navires qui sont par la suite assemblées à l’usine d’assemblage de la United Shipyards Limited de Montréal.
Cette diversification de l’offre permet à l’entreprise de surmonter la récession des années 1920 et la Grande Dépression des années 1930 qui a suivi le krach de 1929, et de non seulement perdurer mais également de prendre de l’expansion.
Sources
Image mise de l’avant : Main post looking up showing pin caps. North span, Quebec Bridge (1916), Credit: Eugene Michael Finn/Dominion Bridge Company Limited_Collection/PA-148585 Restrictions on use: Credit Dominion Bridge Company.
Dominion Bridge Company, 1957, Nos premiers 75 ans, 1882-1957, Montréal : Dominion Bridge, 8 pages.
Gouvernement du Québec, 2013b, « Dominion Bridge Company Limited », Répertoire du patrimoine culturel du Québec – Culture et Communications Québec. En ligne : https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=9811&type=pge.
Gouvernement du Québec, 2013, « Usine Dominion Bridge Company », Répertoire du patrimoine culturel du Québec – Culture et Communications Québec. En ligne : https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=191122&type=bien.
Gris Orange Consultant inc., 2021, « Recherche historique – Étude de l’intérêt patrimonial, Partie I », Usine Dominion Bridge Company, décembre 2020 – février 2021 (non publiée).
Joncas, C.-H., 2014, « L’héritage de la Dominion Bridge : entre le matériel et l’immatériel », Spacing Montreal – History, 19 avril 2014. En ligne : http://spacing.ca/montreal/2014/04/19/lheritage-de-la-dominion-bridge-entre-le-materiel-et-limmateriel/.
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